23 Oct

Le lien est vidé, comme un ombilical biaisé,
Comme une allure foetale déjà brisée.
L’intermittence pesante d’un regard percutant,
La gestuelle manquante d’un gosse de dix sept ans.
En tête à tête dans ma mémoire, repasser l’histoire
Les nouveaux départs, parier sur le hasard,
Quand-est ce que tu rentres
Les excuses qu’ils s’inventent.
Ils ont dépucelé nos rêves à rentrer bien trop tard.
J’appréhende chaque regard comme si j’allais en crever
Maman j’ai plus peur du noir mais laisse allumé.

Les vérités sont toujours ostentatoires
Pourquoi quand tu dis vrai c’est toujours parce que t’en as marre.
Pourquoi quand j’ai envie de pleurer ça fait que toi tu te barres.
Pourquoi ils nous ont séquestré dans des films où personne se sépare
Les génériques de fin c’est promettre un nouveau départ.
J’ai regardé par la fenêtre j’ai vu mon voisin sauter
Le sourire aux lèvres d’avoir enfin osé,
Un doigt bien en l’air comme si ça comptait,
Le visage par terre comme s’il finalement il l’avait regretté
J’appréhende chaque regard comme si j’allais en crever
Maman j’ai plus peur du noir mais laisse allumé.

J’ai vu des femmes me mentir droit dans les yeux
L’insolente vérité débordant de leur jeu
J’ai regardé leurs sourires qui disent ne t’inquiète plus
Mais qui par derrière lui disent que tu ne m’aimes plus.
J’ai vu tes larmes quand je t’ai dit c’est terminé,
C’est toujours quand il y a un drame qu’on se sent tous soudés.
Il y a qu’à regarder comment ça se passe juste à côté
Les réunions de familles commencent toutes par un décès.
À croire qu’on sait juste se dire je t’aime quand on en a plus besoin
Pour combler des silences des vides qui ne veulent dire plus rien.
J’ai pris de la valeur le jour où j’ai disparu
Dans tes yeux j’ai de la place juste quand je n’y suis plus.

Et on va refaire l’histoire en se croyant historiens
Non j’ai plus peur du noir, mais en fait j’en sais rien
J’ai beau t’expliquer comment je me sens fissurée
Mes blessures t’insuportent, ne sont pas ma fierté
J’ai des rêves enragés qui ne veulent qu’exister
Dans un coeur bombardé par la peur de t’aimer
Mes craintes, mes questions, mes paroles bégayées
T’en fais pas il y a personne qui a su les apaiser.

Impact générique, publique, génétique
Trop nostalgique
Des entailles mécaniques, la vision à peine pathétique.
Mais putain comment je me construis
Si même dans tes yeux je trouve pas mon abris.
J’appréhende chaque regard comme si j’allais en crever
Maman j’ai plus peur du noir mais laisse allumé.

Elles écoutent sans entendre ce que j’ai à leur dire
Si j’essaie calmement, elles voient quand même le pire
Oui vas-y t’as raison je me victimise par choix,
Fucking belle sensation de n’être toujours que ça.
Mais toi t’es imparfaite, mais c’est toujours meilleur
Qu’la gueule de mes défaites qui se défendent par peur.
Les autres sont tellement beaux ancrés dans leur confiance
Laisse-faire, j’ai trop d’égo.
On dira que c’est la France.

J’appréhende chaque regard comme si j’allais en crever
Maman j’ai encore peur du noir.
S’il te plait n’éteins jamais.

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