Archive | septembre, 2017
28 Sep
Dans les chambres d’hôtel, la vue depuis les fenêtres est toujours plus belle.
L’air qui s’empare des poumons colle à la peau.
La vue du deuxième étage comme un doigt de déshonneur aux meurtrières de ton appartement.
Loin, logé dans tes sourires qui puent les congés payés, tu attends
Demain, comme un après-demain qui se procrastine à l’avance,
Accroc aux aiguilles défigurant le temps.
Le yeux rivés sur les poignets.
Tu attends l’étincelle, jetant des pièces dans des fontaines d’essence,
Ça ne prend pas.
Mais je ne t’apprends rien.
Quel que soit le besoin d’être miraculé,

Tous les chemins mènent à la liberté.

27 Sep

Et je voyais le monde qui s’écroulait, les promesses de guerre, de doutes, de terreur. Je voulais ne plus rien entendre que le seul battement qui ne fait pas de mal. Son coeur, profanant mon envie de vivre pour en faire un besoin.
Le temps, un anachronisme.

Au milieu des nucléaires, des cris et des perditions dans les océans, courir.
Courir pour retourner vivre.
Courir pour avoir le souffle coupé.
Mais je n’ai plus besoin de courir pour ça.
Traverser les villes, toucher la pierre, étreindre les architectures de toutes les mappemondes.

Goûter les saveurs de vivre où qu’elles se trouvent.
Le temps, un allié.
Se parfumer aux silences des églises.
Respirer plus fort pour inspirer l’histoire.
Écrire un peu la nôtre.
Le doigt sur les cartes de notre monde : où veux tu aller aujourd’hui?

Elle prononçait le nom des ville avec sérieux, comme pour en percevoir le sens caché.
Les ailleurs prennent vie dans les yeux des révoltés tranquilles.
Les assoiffés non pas de comprendre, mais de contempler.
– Et demain? Lui ai-je demandé. – Demain, ce sera comme aujourd’hui.

Le temps, cet aujourd’hui oublié pour des demains qui n’existeront pas.
– Le temps aujourd’hui, c’est toi
Elle m’a souri, et j’ai compris que demain n’existait plus que dans ma mémoire. J’en avais fini de courir après le monde pour qu’il m’attende, me trouve, m’aime et m’indiscipline.
Je pouvais enfin juste me taire, et le regarder devant moi.

20 Sep

Je ne peux pas te sauver

La phrase je la connaissais bien, je la connais par coeur, comme un gosse qui se répète depuis le début un alphabet, une formule de mathématiques.
Et pourtant, chaque jour j’essaie, tant bien que mal, de recoller les morceaux à l’intérieur. Mais comment faire lorsque l’on sait qu’au moindre sursaut de terreur, la personne en face de vous va fuir.

Quand vous savez que vous ne pouvez faire que cela. Faire fuir les gens parce que vous n’arrivez pas encore à être libre de vous-même.
Comment dire je t’aime à quelqu’un qui regardera vos larmes mais qui ne pourra pas vous aider à les ramasser?

Je me sens malformée. Depuis toujours.
Elles partiront toutes. À cause de moi. À cause de ces instants où tout bascule.

Pourtant, quand je regarde autour de moi, je vois que je vais mieux. Mais personne ne le remarque vraiment. Je n’ai pas le droit à l’erreur.
Comment donner son coeur quand je sais déjà qu’une fois nu, il repousserait la terre entière.
Arrêtez de me dire que cela n’est pas possible, que personne ne peut, un instant, quelques minutes, vous prendre au fond de sa main pour vous caresser l’âme et la remettre à sa place.
Même si c’est difficile, c’est le sentiment de pouvoir compter sur quelqu’un. De pouvoir regarder dans les yeux d’une seule personne et de savoir, non pas qu’elle va prendre tout notre malheur sur ses épaules, mais que dans ces quelques moments de doute, de peur, elle sera là. Elle déplacera les montagnes pour libérer l’horizon.

Car les pensées irraisonnés des abandonnistes ou de n’importe quel nom que tu veux lui donner ont besoin de la raison de cet autre qui viendra enlever ce filtre qui déforme tout autour d’eux. La montagne est trop lourde et la fonte des neige trop lente. Sans soleil, rien n’est possible.

18 Sep

Connaître quelqu’un, de cette manière, c’est ne plus avoir besoin de parler. C’est sourire avant le trait d’humour que je sais que tu vas faire. Je souris et, pour le plaisir, tu me demandes pourquoi je souris, car tu le sais très bien.
– Je me sens bien.
Lorsque l’on est confronté à l’autre partie de soi-même il n’y a rien d’autre à dire.
Dans ce «je suis bien», tu y entends le bruit de cette chambre d’hôtel et toutes celles qui les ont précédées. Le son des couverts des restaurants que nous découvrons.
La délicatesse des saveurs de nos bouches à peines dissimulées lorsqu’elles se rencontrent.
C’est te regarder marcher devant moi et me perdre dans mes pensées, à me souvenir que je ne pourrai voir personne d’autre marcher devant moi.
C’est ne plus avoir peur mais continuer d’être deux enfants parfois adultes, qui veulent découvrir le sens de la vie et qui la bouffent jusqu’à n’en plus pouvoir.
C’est sourire à en oublier qu’un jour, on a été incomplet.

13 Sep

Je regardais les autres
Je voudrais ne pas les voir, si tu savais.
Les projets, les doigts miniatures qui s’accrochent à ton pouce qui ne réalise pas encore

Les avions que l’on prend
Les regards qui veulent dire que l’on a plus à s’inquiéter
Faire tourner les mappemondes
S’accrocher des bagues au doigt

S’endormir. Des rituels. Des habitudes.
S’époumoner parce que l’on s’aime
Ne pas douter. Ne plus douter jamais.

Être à la hauteur.
Toujours.
Devenir indispensable mais jamais imbuvable.
Être le tu de toutes les phrases de la maison.
Le je est devenu la première personne, peu singulier.
Tu crois qu’il faut marcher longtemps? Je cours depuis des années après cet unique but.
Mais il finit par lever le voile sur les défauts, les carences, les vices et l’habitude.
Est-ce que je suis cela. Est-ce que le miroir des autres est un sérum de vérité. D’autres yeux lucides pour extorquer la vérité que l’on ne voit même plus?
Je cours, à court de moi-même.

Il y a tellement de banc à Montréal.
C’est peut être pour ça qu’ici les gens aiment bien s’asseoir.

Il y a tellement de péages en France
C’est peut être pour ça que l’on est souvent prêt à payer le prix pour rouler plus vite.

11 Sep

J’ai pris racine entre les eaux quand ils m’ont tous mis en prison
Entre 4 murs on est plus libre que dans les failles de la raison
J’ai mis mon ego au placard, j’ai lapidé toutes mes barrières
J’ai évidé toute ma mémoire pour y accueillir l’univers
J’ai regardé entre les lignes car le reflet dans le miroir
Me renvoyait mes vieilles racines, de gamin qui a peur du noir.

Les moments et les horizons sont les pages de mon existence
Ils ressemblent à une levée de fond qui veulent retrouver leur enfance
Si j’ai pas réussi hier c’est pour que demain soit mieux
Et si demain est un enfer c’est que mes désirs sont impérieux
Tu comprends.
Je-refuse d’attendre quelqu’un pour ré-apprendre à respirer
Et je n’attendrai pas le destin pour qu’il me dise ce que j’ai raté.

Et chaque minute que j’attends
Et chaque minute me dépasse
Et si je perdais pied maintenant
Est-ce que je serais à ma place

Et chaque heure qui me contrôle
Dans la matrice dégueulasse
Je ne veux plus jouer le rôle
De celui qui reste à sa place

Tu sais, ca fait tellement d’années que j’essaie de comprendre
Le pourquoi du comment de pourquoi je sais pas me défendre
Je sais que je peux donner comme le meilleur de moi-même
Autant que je sais m’effondrer et regorger tellement de peine
Incontrôlable leitmotiv j’avance sans me poser des question
Je m’égare souvent dans les vices en attendant la passion

Je repense à ces paroles qu’ils ont lancées sans savoir
Qu’elles allaient anéantir de leur jargon blasphématoire
Le regard de quelqu’un qui ne croit plus en l’homme
Depuis qu’on a perdu Bowie, Kurt et John Lennon
Ça prend du temps à avaler les pierres qu’il te jettent à ta face
C’est comme réapprendre à marcher après une rupture dégueulasse

On m’a dit vas pas trop vite, on m’a dit faut être patient
Mais demain arrive si vite et j’ai pas changé de continent
Peu importe ces intentions on me dit que je dois m’y faire
L’enfer est pavé d’ambition de vouloir me foutre par terre

Mais t’en fais pas je suis conscient je sais qu’à chacun de mes pas
Si je retourne en arrière c’est pour mieux te ramener chez moi
Ca semble tellement égoïste, pessimiste, incandescent
Si je-me met à parler d’amour on dira que je suis inconscient
Mais j’y peux rien tu sais c’est comme quitter le rivage
Si j’ai pas de quoi m’accrocher je me finirai à la nage

Et chaque minute que j’attends
Et chaque minute me dépasse
Et si je perdais pied maintenant
Est-ce que je serais à ma place

Et chaque heure qui me contrôle
Dans la matrice dégueulasse
Je ne veux plus jouer le rôle
De celui qui reste à sa place