Tu les aurais vu, l’audace des gamins ensemble.
Les gestes, les paroles.
Masques qui rient, qui montrent du doigt et qui ignorent qu’avec leurs ongles de gosses il creusent les tranchées.
Celles qui remontent par la trachée.
Celles qui les larmes font couler.
Celles dont on ne parle jamais.
On finit par se le dire.
On pense trop.
Les coups silencieux, qui résonnent, vingt ans après.
Pendant qu’ils ne se souviennent plus de toi.
Mais moi, je n’ai pas oublié
Et chaque geste trop haut, chaque insulte, chaque parole
Est un ricochet sur leur champs de bataille.
Décuple le souvenir de n’avoir rien dit.
De les avoir laissé faire.
Qui perdent les eaux du regard