13 Oct

Je n’ai plus les mots depuis si longtemps. Comme si tout s’était tue. Comme si les voix qui avaient besoin de transformer la réalité, de décrire les cauchemars avaient fini de ricocher dans la tête, dans le corps. Avec un nouveau regard, je pose mes yeux sur le monde. 
J’ai la bouche qui déborde de merci, de soupirs baignants dans la quiétude.
Je suis vide de mots et je ne vais pas te mentir au début j’en ai eu très peur. 
Ce silence viscéral a été un gouffre et j’ai eu mal. Aucun son, rien n’est sorti de moi. Je ne comprenais pas ce qu’il se passait. Avec le temps, j’ai vu le voile que je mettais sur la vie, sur les autres, désépaissir. 
Je les ai regardés pour la première fois. J’ai senti l’amour, la bienveillance, ça m’a foudroyé de bonheur.J’ai trouvé ma voix, La tonalité plus grave. Le reflet dans le miroir me tendait la main pour qu’enfin on se rejoigne. 
J’ai fait la paix avec moi-même. Je me rencontre et me voilà prêt à vivre. 
J’écrirais sûrement encore, mais autre chose. Le temps de trouver le bon timbre de voix. Le temps d’avoir quelque chose à dire.
Pour l’instant, je veux vivre.
Merci à mes parents, qui ont ouvert la porte à leur fils comme si elle avait toujours été ouverte.
Merci à mes amis pour leur amour, leur présence, leur douceur et les rires. 
Merci à celle qui m’a tenu la main des origines de mon monde à cet accomplissement. Qui m’a enduré. Accepté. 
Et qui m’a laissé le temps de me comprendre avant d’être prêt à donner le meilleur de moi même.
Le pire avant le meilleur. 
Je suis enfin moi-même. J’en reviens pas que la majorité d’entre nous naisse avec ça, directement. Sont en accord avec eux, avec leurs corps. 
C’est comme respirer, on trouve ça normal, jusqu’à ce qu’on manque d’air. 
Je respire. Je suis vivant. Merci.

28 Oct

Inspire. 
Devant la ligne d’arrivée. Qui laisse défiler derrière elle un horizon infini, impalpable. Le parfum de printemps alors que les feuilles se séparent du bois, échouent sur le sol. Ta foulée piétine l’automne, le passé, les échecs, les cris, les larmes, les incompréhensions, les refus, les doutes, les peurs. La peur. 
Inspire. 
C’est encore loin l’horizon. Mais que ce ciel frangrancé est magnifique. Qu’il est éloquent. Il frappe fort du poing sur la table, fait jaillir les arcs de la terre au ciel, les flammes se figent, cristallisées et spectatrices de l’ascension.
Inspire. L’everest est encore loin mais l’altitude est grisante. Ivre de respirer les poumons nus, la page blanche, la couverture du nouveau livre. les poings serrés. 
Inspire comme si tu expirais tout ce qui a été gardé, les non-dits, les silences, les verres du passé enchaînés pour se donner la contenance qu’on ne savait pas avoir autrement. Presser sur les vices pour en faire sortir le venin. Les lignes blanches sur les tables basses, les pilules au coin de la rue, les autres, les nuits blanches. Les matins sombres. Silence. L’air est entré par tous les côtés, il fulmine. Il est prêt. 
Inspire mon grand, tu vas éclore, et tu regarderas cet escalier bon marché, avec des marches manquantes, pas de rampe, des retours en arrière, jamais le bon étage. Comme un souvenir. 
Le parfum du bois d’une vieille maison que l’on quitte. Le dernier regard, qui remercie chaque ombre, chaque trou dans le mur, chaque craquèlement du bois sous ton pas trop lourd. Chaque souvenir terré. Emmuré. Charismatique. Arrogant. Effrayé. Amoureux.
La croix, cette croix imposante, tu la laisses ici.
Les stigmates resteront comme un tatouage précieux du chemin parcouru.
Inspire et embrasse-les. 
La porte se referme. La vieille maison s’éloigne et devient un point, au loin.
La lignée d’arrivée au fond, c’était réussir à en sortir. 
Maintenant, l’horizon est devant toi. Les chemins se multiplient, se reproduisent, mais tous sont lumineux. 
La clé qui a fermé la porte, tu la tatoueras sur ton bras pour te souvenir qu’il faut parfois savoir fermer des portes pour en ouvrir d’autres. 
Expire. Le long des chemins possibles, tracer une marelle à la craie. Jouer à toucher le ciel dans toutes les directions.Inspire. Expire.
À 3, on y va.

15 Oct

Miroir mon beau miroir, dis-moi quand vais-je aimer
Miroir, putain de miroir, l’image dans le reflet.
Miroir mon beau miroir, j’ai changé de décor.
Miroir putain de miroir, transforme le plomb en or. 

Je porte sur mes épaules des sacs pleins de silence, j’ai beau ouvrir la gueule aucun son n’en ressort.
Et j’aimerais savoir plus que tout dans ce monde, qu’est-ce qu’elles ont à dire ces tripes pleines de pénombre.
Qu’est-ce qui appuie dans le coeur à cette place si particulière.
De quelle matière première j’ai été recouvert. 
Lourd, hésitant, triste et maladroit…
Est-ce que tu crois que c’était juste Cha?
Je l’ai eu sur ma peau pendant toutes ces années, et alors que je vois approcher la fin de ce grand livre, j’ai l’envers de mon coeur qui hurle des sensations incompréhensibles. 
En vérité je ne sais pas quoi dire, depuis plusieurs semaines, comme si j’avais mué dans le silence, comme si je faisais mes armes sans bruissements et sans en comprendre la cadence. 
Demain c’est 26 jours avant l’autre côté. 
C’est comme si il était déjà là, sous la peau, emmuré. 
Il essaie de parler mais n’a rien à me dire. 
Il essaie d’exister, mais Cha refuse de partir. 
Décalage terrifiant entre toutes mes facettes, le plomb gicle de partout pendant des heures. Mais rien ne s’arrête. 
Je ne sais plus qui je suis, m’enferme, manque de clarté.
Sur le fuseau horaire entre hier et demain. Funambule sans identité.  Errant et fatigué. Incapable d’écrire.
Méchante dualité qui me regarde m’enfuir.
Ça fait un mal inouï, je n’imaginais pas.
Me sentir incompris…
Mais ne même pas me comprendre moi. 
Il parait qu’on s’apaise et que cessent les questions. Que l’aiguille soulage et donne enfin sa dose, à la graine qui germe pendant que l’on explose.
Il paraît que la patience et la seule vertu à avoir. 
Que derrière les miroirs peuvent être nos alliés. 
Qu’en devenant nous-même on retrouve la décence,
Qu’enfin poussent les ailes pour apprendre à voler. 
Pourvu que ce soit vrai, qu’au fond du ciel trop lourd
Émerge Raphaël. Que dieu guérisse.
Et que ce soit mon tour. 

17 Juil

L’enfer aux deux visages plane sur notre existence
Hydre aux mille facettes à peine dissimulée
Pourtant les yeux d’enfants l’avaient vu arriver
Le miroir d’eau de mer gicle en recrudescence
Narcisse à existé toute mon adolescence.
Son ombre est perméable aux regards extérieurs
Le sordide prend forme mais personne ne regarde
Pendant qu’on perd nos forces, pendant que l’on cauchemarde
Les autres ne le voient pas, il règne de l’intérieur.
L’enfer aux deux visage souffle sur les bougies
Putain maman j’ai peur, réveille moi si ça dure
Je ne crois pas aux démons, mais ma phrase se rature :
Le loup est-il vraiment entré dans notre bergerie?
L’eau du puit se tarit, le reflet se dissipe
J’ai pourtant dans le coeur le sang à pleine vitesse.
Terrorisée du pire, son éternelle ivresse
Étreinte de détresse, tristesse en demi teinte
Allons prendre les armes, qu’achève cet Oedipe.

3 Juil

Bientôt de retour, en attendant, quelque chose qui m’a boulversé.

26 Mar
7h00

Un abris, quelque chose de tangible.

N’importe quoi, quelque chose, une substance.
Un miracle, une opportunité, une parenthèse.
Même 3 points de suspension.
Du sens. Du sens dans une phrase, dans un geste.
Du sens sur le goût, le toucher, écouter, entendre, retenir.
Parler, dire, crier, pas trop fort.
S’époumoner parfois.
De l’air, de l’air, de l’air.
8h10
Le filtre se consume dans la cafetière et contre le cendrier
Du silence saturé. Rempli. Débordant.
Du temps.
Les aiguilles rendent accroc.
Les descentes sont plus dures.
Jamais assez de temps.
Toujours plus.
De la raison, n’importe où.
Du coeur, de l’empathie, de la colère.
Seulement 10h du matin et déjà tellement de pensées contradictoires.
Les aiguilles reculent. Je crois que je leur fait peur.
Combien. Combien de temps passé, combien de temps reste t-il, combien de temps gâché.
10h30
Le moment présent. Une ligne de méditation pour feindre un rythme cardiaque normal.
La peur. La terreur. Si tu savais.
Questions. Questions sans réponses souvent. Mal posées. Mal construites.
10h45
J’ai froid sur ma peau.
Comment l’enfer peut il être si glaçant parfois.
J’ai peur sous ma peau.
Les premières larmes.
Se demander combien de vases elles ont fait déborder.
Retenir son souffle.
Les claques du passé. Une routine matinale.
Gestes à l’arrière goût des « longtemps je me suis couché de bonne heure »
C’est toujours l’arrière goût qui reste le plus longtemps.
Comme un écho de claquement de porte.
En boucle. Clic. Retourner la cassette. Play.
Deux faces.
En boucle.
Je ne sais même plus quelle est la première face.
L’adulte ou l’enfant.
18h
Aiguilles qui taillent des sourires qui se foutent de moi.
Le temps est une langue que je n’ai pas apprise.
J’ai toujours froid.
Et en dedans, je bouillonne.
Je vendrai l’âme pour des températures de saison.
La normale. la moyenne. l’invisible, le prévisible, le stable, le rien à signaler, le comme d’habitude, le petit pull en laine de fin de soirée.
21h
L’écran jusqu’à ne plus vouloir le regarder.
Écouter les autres parler, c’est avoir l’impression de se centrer sur leur égoïsme.
Nocturne histoire sans fin.
Fermer les yeux. La roue se remet à tourner.
La peur de mourir? Tous les soirs.
Respirer, mais ne jamais s’apaiser complètement.
Sur les gardes.
Incisives acérées de peur de voir le présent ressembler au passé.
Ou l’inverse.
24 Jan

Hypersensible. Le mot, je ne sais pas si il fait peur ou si il rassure. 
Il permet de se mettre dans un rang, une case. Il permet de mettre un mot et une raison à toute cette déraison. Il permet de monter une marche du grand escalier dont on ne voit pas la fin. 
Une marche c‘est déjà bien, même si ça semble presque rien.
Il permet d’expliquer pourquoi la musique, la douceur, la terreur, la passion, les larmes, les sourires, les cœurs qui battent si fort, cette capacité à se souvenir d’un mot, d’une phrase d’un geste d’il y a 12 ans, il rassure, il effraie, il diagnostique, il ne donne pas de rémission, il dit « tu vas vivre avec moi », il est un peu comme un viol de l’esprit qu’il va falloir apprendre à aimer.
Il hurle « comprends moi!
 » dans une langue inconnue. 
Il aime les étoiles, la peau, les regards, les soupirs, le rire d’un gosse, le sourire d’une dame dans le métro, le merci d’un inconnu, la caresse du soleil. Il ressent comme s’il n’y avait plus de peau pour protéger. Il dévore les bonnes choses avec tellement de gourmandise. Il exulte de tout. Il rêve comme tu rêvais à 8 ans. 
Tu n’as pas grandi et tu sens bien que le mot est trop grand pour le corps qu’il habite. 
Il prend de la place, trop de place. 
Trop de bruits, de monde, de pensées qui tournent, tournent, tournent et se sortent jamais. 
Il fait couler trop de larmes, comme si c’était le seul moyen pour que ça sorte. 
Il hurle « écoute moi » quand c’est le vacarme dans ta tête. 
Il a besoin d’un socle, pilier, armure, protection, peau.
Rassurer.
 Famille. Regard. Sécurité. Amour.
Il ne comprend pas qu’il ne peut pas tout avoir. 
Il s’impose comme ces gens qui essaient de te vendre des trucs dans la rue et que tu écoutes parce que tu ne sais pas dire non, comme un prof qui commence à lister la liste des devoirs alors que la sonnerie a retenti il y a 10 minutes, comme les mots d’un médecin maladroit dans une salle d’attente. 
Il t’implore la liberté, les grands espaces. 
Mais il t’enferme dans 1m64 de chair.
Il attend, pardonne, comprend. Il veut comprendre. Il veut aider, à tout prix. Il veut sauver. Il porte le poids des autres parce qu’il pense que c’est comme cela que l’on doit vivre et se faire aimer.
Il a peur des silences en face. 
Il a encore 8 ans. Et en même temps bientôt 35. 
Mais il est là. 
En tête-à-tête avec moi. Il me dit : « je t’attendais » comme un mafioso derrière un bureau avec des fenêtres aux rideaux très épais vert olive.
Je le regarde.

Je ne m’assieds pas.
 Je ne compte pas m’éterniser.
Il sourit.

Il sait. 
Il va me dire qu’on doit travailler ensemble pour qu’il cesse de venir tout détruire. 
Je l’écoute. Je ne sais pas encore de quoi demain sera fait, mais je viens de rencontrer cet autre. Ce reflet dans le miroir. 
Cet autre moi, qui a 8 ans mais qui a 35 ans de blessures, de déceptions, de rires, de joies, d’espoirs, de cris, de coups, de viols, de promesses, d’erreurs, de réussites. 
Déformé par la lourdeur de sa croix, il m’a fait payer longtemps le prix de mon ignorance.
« Assieds-toi. Tu me dois bien ça.« 
Je sens que ça va être long, mais la porte derrière moi s’est déjà refermée et je ne peux plus reculer. 
Je prends place.

 

teste

10 Déc

Laisse-moi entreprendre le premier pas.
Poursuivre ton corps le long des murs sans fin du couloir de l’appartement.
Lui offrir l’insolence de ma témérité.
Que l’écho de ta peau qui bat résonne jusque dans ma rétine.
Ta peau crépite encore et je souffle sur les braises de ta candeur retrouvée.
Et que le silence devienne ancestral.
Achevé.

12 Nov

Elle avait pris de la grandeur,
D’âme et sans certitude. Elle avait le regard perdu, froid qui gouttait le bitume.
Précoce est la chute d’un gosse aveugle de ses émotions
Qui croit en ses parents comme les religieux se ruent sur leurs oraisons.
La claque matriarcale n’a jamais cessé de résonner, entre les murs névrosés, d’une adolescence dévastée
Chaque année, souffler les bougies comme une vieille habitude.
Le temps s’est arrêté. Regarde pas derrière, avance, titube.
Souviens-toi bien de chaque gifle comme d’une pierre qui ricoche
Un effet papillon terrible où tout ce que vous m’avez fait perdure et m’écorche.
J’aurais voulu un autre passé pour apprendre à me construire,
J’aurais voulu que vous m’aimiez sans avoir toujours à me détruire
Dévastée par mes racines je tente chaque jour une évasion
Mais même quand je m’exprime je reste à l’étroit dans ma prison

Tu dois le voir là, à ma manière de me tenir devant toi.
La tête baissée, l’hésitation précoce qui sort quand tu entends ma voix.

J’ai sombré dans les vices en espérant pouvoir tout oublier, mais l’alcool contamine, ma colère, la famine affective dans laquelle je suis en train de me noyer.
La peur me serre le ventre quel que soit le chemin, on dirait que rien ne semble m’éloigner de là où je viens.

Tout mon corps se soulève dans des spasmes qui m’étriquent , faut qu’elle sorte cette rancœur sous couvert de pudeur colérique
Me faire mal pour sentir la brûlure d’un coup sur la peau, pour apaiser l’esprit et laisser sortir les sanglots.
Je pourrais pleurer des torrents sans me sentir asséchée.
Mais j’ai trop peur du présent alors je vis dans le passé.

Si tu savais comme je voudrais le faire taire l’écho des gifles dépassées
Oublier les cris de mes parents, le rire des autres, la solitude et sa lâcheté.
Les erreurs de parcours qui pour les autres ne sont que des détails
Et qui pour moi sont un enfer, quelque chose de terrible, un champ de bataille.
Je mène 18 guerres en même temps sans savoir qui est mon ennemi.
Je jette les miroirs que l’on me tend par peur d’y voir la fin de ma vie.

Est-ce que tu crois qu’on peut aimer quelqu’un qui a tant de tristesse
Est-ce que tu crois qu’on peut sauver l’âme d’un gosse toujours en détresse.

La terreur la colère sont mes parents depuis mes premiers souvenirs.
Les insultes et les coups des caresses quotidiennes pour me nourrir.
Ne jamais être assez, toujours être de trop.
Et mes parents se sont lassés, vite se débarrasser du fardeau.

Personne n’a jamais essayé de comprendre ce qu’il y avait en dessous, de l’enfant dévasté hypersensible et un peu fou.
Quand j’y repense je gagne du temps sur ma future psychanalyse.
Allez docteur faites donc sortir l’enfant toujours qui agonise

Parce que.. Je crois que je vois enfin la fin de ce puits toujours plus sordide
J’ai peur, j’avance, je tombe mais je ne ressens plus le même vide

Je te mentirai si je te disais que maintenant je me tiens droit et que je n’ai plus peur

Y’a juste à me voir là, la croix encore posée sur mes épaules et sa lourdeur J’ai encore dans les veines, la sève du passé qui m’empoissonne, dans un dédale de questions, de carences, et je ne peux plus voir personne

Mais tu dois voir un sourire se dessiner d’un côté de ma bouche.
Le début d’un chemin, d’un message quelque chose qui enfin me touche

Sans essayer de prendre tout ce que j’ai de meilleur, en mettant le reste sur le côté, en en négligeant sa valeur.
Elle a posé sur moi plus qu’un sourire compatissant, elle continue de me choisir moi malgré mes racines en sang.

Alors je tente de réparer les nervures de l’arbre qui balance
Un saule pleureur qui s’est noyé, un vase qui déborde dans le silence.

Elle a pris ma main et ses ongles rongés par la dépression, pour y faire fleurir les promesses d’une vie normale, sans ecchymose et pleine de passion.

Je panique un jour sur deux au moindre mauvais souvenir qui essaie de refaire surface
Une phrase, un mot un geste si tu savais comment un rien me terrasse.

Elle elle fait de son mieux pour calmer toutes mes terreurs, même si la plupart du temps elle comprend même pas pourquoi je suis en pleurs.Je commence à faire confiance à un sourire différent des autres.

Mais j’ai encore du mal à y croire, y avait quand même un traître dans la douzaine d’apôtre.

Alors je me protège avec des rivières de larmes. Parce que c’est vrai j’ai peur de devoir encore affronter un drame
On a fait des détours dans le labyrinthe de ma conscience,
Je pensais pas que la douleur pourrait enfin perdre connaissance.

Il suffit qu’elle dépose ses mains sur la sève de mes yeux, pour que le torrent d’avant s’apaise et devienne plus majestueux. J’essaie de me tenir plus droite car je sais qu’elle m’écoute, j’ai la voix qui tremble, les poings serrés mais j’ai de moins en moins de doutes.

La croix que vous voyez dans toutes ces maladresses, ma voix qui hésitait, mon corps courbé et mon absence de justesse.

Je sais qu’elle les trouve beaux, alors dans ma laideur enfantine, je trouve du merveilleux, et peut-être, peut-être qu’enfin aujourd’hui je m’estime.

11 Sep

J’ai dans la tête des milliers de mélodies nocives
Quelque chose en aparté une sorte de mélancolie lascive.
Le va-et-vient repart et je perds chacun de mes repères
Je n’ai plus peur du noir mais pourtant la nuit je manque d’air

Sensation permanente d’envies édulcorées
Psychologie déficiente ou manque de clarté?
J’assassine mes pensées par peur qu’elles contaminent
Mes gestes et crèvent l’abcès qui me mènerait à l’abîme.
Je croyais avoir fait le plus gros du parcours et finir en osmose
Mais mon chemin ressemble de plus en plus aux escaliers de Penrose
Je marche sans arrêt, je retrouve plus mes pas
Par où suis-je donc passé pour en arriver là?

Paraissait que la trentaine c’était la construction
Je me sens dans un défouloir face à la perte de toutes mes illusions.
J’ai le cœur qui se bat mais il n’y a plus de surface
Mon souffle qui se noie, plus je nage plus je m’efface.
Le temps qui agonise sur l’écran de mon iPhone
il faut que je me dégrise et que je rentre dans la norme

Mais j’ai envie d hurler à l’incompréhension
J’en veux à mon passé sans en savoir la vraie raison
J’écoute les gens parler de leur vie, leur passions
Je reste paralysée par toute cette absence d’émotions
Faut que tu me serres dans tes bras sans haine ni violence
Faudrait qu’on se rassoit dans notre complaisance
Que j’arrive à être pendant plus que un mois
L’allégorie d’un rêve qui ne fait qu’un avec toi
J’ai besoin qu’on me donne cette chance sans la reprendre
Que je peux être moi-même sans avoir toujours à me défendre.

Mais ce cercle vicieux semble vouloir me poursuivre
dis-moi, dis-moi
Quand est-ce qu’on baisse les bras quand on sent qu’on dérive?

Et je connais par cœur le moindre de mes recoins
Pourtant à chaque dépression c’est tout mon corps qui bande moins
Je m’attache à la vie comme dans une orgie mal construite
Je demande d’arrêter mais tout va toujours beaucoup trop vite
J’ai pas de plaisir, j’ai plus confiance
On me demande de bien vieillir
Sans observer ma croissance